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Alimentation durable
26/05/23
Questions/Réponses : La nutrition en question – alimentations durables
Texte

Retrouvez régulièrement une question/réponse autour de l’alimentation durable.

Question 2/10 : Du poisson d’élevage ou sauvage ?

Le poisson et les produits de la pêche possèdent des qualités nutritionnelles précieuses – protéines de bonne qualité, vitamines D et B12, oméga-3 à longues chaînes tels l’EPA et le DHA (majoritairement pour les poissons gras) … C’est pourquoi les recommandations du PNNS sont de consommer deux portions (de 100g) de poisson par semaine en alternant poisson maigre et poisson gras (au moins une portion de poisson). [1, 2, 3, 4] (au moins une portion de poisson) 

D’après la FAO, l’intérêt nutritionnel est le plus souvent comparable entre les poissons sauvages et les poissons d’élevage, même si on peut noter des différences notamment en termes de qualité et quantité d’acides gras [4]. Une étude récente réalisée sur deux espèces de poissons présentes en Corse a montré que les poissons sauvages contenaient moins d’acides gras polyinsaturés que leurs homologues d’élevage [5]. Cependant, il existe de grandes disparités de composition en acides gras parmi les poissons d’élevage en fonction de l’espèce et de l’alimentation des poissons [6]. 

La question se pose par ailleurs sur la présence de polluants. En effet, le poisson est un aliment susceptible d’être contaminé par des substances chimiques (PCB, methylmercure) ou des micro-organismes (bactéries, parasites) issus du milieu dans lequel il évolue, d’où des recommandations spécifiques pour certaines populations cibles [1]. De récentes études montrent que les poissons sauvages peuvent être davantage sujets à la contamination aux polluants que les poissons d’élevage en raison de la pollution de leur milieu naturel. Par exemple, une étude comparant la quantité de micro-plastiques entre des poissons sauvages et d’élevage en Asie a montré que 75% des poissons sauvages étudiés contenaient des micro-plastiques contre 44% pour les poissons d’élevage étudiés [7]. 
La problématique des stocks de poissons sauvages qui s’appauvrissent drastiquement comme expliqué dans le rapport de la FAO [8] est également à prendre en compte. Les poissons d’élevage peuvent ainsi constituer une alternative intéressante pour répondre à la demande croissante en poisson et limiter les conséquences de la surpêche. 
Cependant, l’intensification de certaines pratiques d’élevage a soulevé des questions environnementales et sanitaires (densité des poissons favorisant le développement de pathogènes, bien-être animal, utilisation d’antibiotiques, de pesticides, échappées de poissons d’élevage qui prolifèrent en milieu naturel, sourcing et qualité de l’alimentation des poissons : des espèces carnivores sont nourries avec du soja, …) auxquelles les autorités européennes, françaises et les acteurs de la filière eux-mêmes s’efforcent de répondre. [9, 10, 11]
De même que pour les autres types d’élevage, des labels existent pour garantir et développer les pratiques d’aquaculture plus durables, comme par exemples le « Label rouge », la « charte Aquaculture de nos régions », le label de l’« Aquaculture Stewardship Council » ou encore « Agriculture biologique ».

FAQ 2/10

En ce qui concerne le poisson sauvage, les faits montrent qu’une gestion rigoureuse de la pêche préserve les stocks et les écosystèmes [8]. Il est recommandé de consommer du poisson de saison pêché localement, ou issu d’une pêche industrielle plus durable, certifiée par exemple par le label français « pêche durable » ou le label international MSC, en évitant les pêches hors-UE.

FAQ 2/10 2

 

Sources

[1] ANSES, https://www.anses.fr/fr/content/poissons-et-produits-de-la-pêche-synthèse-des-recommandations-de-l’agence

 [2] Manger-Bouger https://www.mangerbouger.fr/l-essentiel/les-recommandations-sur-l-alimentation-l-activite-physique-et-la-sedentarite/aller-vers/aller-vers-les-poissons-gras-et-maigres-en-alternance

[3] PNNS4 https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnns4_2019-2023.pdf 

[4] FAO, the nutritional benefits of fish are unique, https://www.fao.org/in-action/globefish/fishery-information/resource-detail/en/c/338772/

[5] Amoussou, N., Marengo, M., Iko Afé, O.H. et al. Comparison of fatty acid profiles of two cultivated and wild marine fish from Mediterranean Sea. Aquacult Int 30, 1435– 1452 (2022).

[6] Cladis DP, Kleiner AC, Freiser HH, Santerre CR. Fatty acid profiles of commercially available finfish fillets in the United States. Lipids. 2014 Oct;49(10):1005-18.

[7] Garcia, A.G., Suárez, D.C., Li, J. et al. A comparison of microplastic contaminationin freshwater fish from natural and farmed sources. Environ Sci Pollut Res 28, 14488–14497 (2021). https://doi.org/10.1007/s11356-020-11605-2

[8] FAO, la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, https://www.fao.org/3/ca9231fr/CA9231FR.pdf

[9] Harald Bergland, Evgenii Burlakov, Pål Andreas Pedersen, John Wyller, Aquaculture, pollution and fishery - dynamics of marine industrial interactions, Ecological Complexity, Volume 43, 2020.

[10] Ministère de l’Économie et des finances https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/publications/juridiques/panorama-des-textes/Aquaculture

[11] Observatoire des aliments, https://observatoire-des-aliments.fr/qualite-dico/la-charte-aquaculture https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25108414/

[Rédigé par Nestlé Nutripro]

26/05/23
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Alimentation durable
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Question 2/10 : Du poisson d’élevage ou sauvage ?

Le poisson et les produits de la pêche possèdent des qualités nutritionnelles précieuses – protéines de bonne qualité, vitamines D et B12, oméga-3 à longues chaînes tels l’EPA et le DHA (majoritairement pour les poissons gras) … C’est pourquoi les recommandations du PNNS sont de consommer deux portions (de 100g) de poisson par semaine en alternant poisson maigre et poisson gras (au moins une portion de poisson). [1, 2, 3, 4] (au moins une portion de poisson) 

D’après la FAO, l’intérêt nutritionnel est le plus souvent comparable entre les poissons sauvages et les poissons d’élevage, même si on peut noter des différences notamment en termes de qualité et quantité d’acides gras [4]. Une étude récente réalisée sur deux espèces de poissons présentes en Corse a montré que les poissons sauvages contenaient moins d’acides gras polyinsaturés que leurs homologues d’élevage [5]. Cependant, il existe de grandes disparités de composition en acides gras parmi les poissons d’élevage en fonction de l’espèce et de l’alimentation des poissons [6]. 

La question se pose par ailleurs sur la présence de polluants. En effet, le poisson est un aliment susceptible d’être contaminé par des substances chimiques (PCB, methylmercure) ou des micro-organismes (bactéries, parasites) issus du milieu dans lequel il évolue, d’où des recommandations spécifiques pour certaines populations cibles [1]. De récentes études montrent que les poissons sauvages peuvent être davantage sujets à la contamination aux polluants que les poissons d’élevage en raison de la pollution de leur milieu naturel. Par exemple, une étude comparant la quantité de micro-plastiques entre des poissons sauvages et d’élevage en Asie a montré que 75% des poissons sauvages étudiés contenaient des micro-plastiques contre 44% pour les poissons d’élevage étudiés [7]. 
La problématique des stocks de poissons sauvages qui s’appauvrissent drastiquement comme expliqué dans le rapport de la FAO [8] est également à prendre en compte. Les poissons d’élevage peuvent ainsi constituer une alternative intéressante pour répondre à la demande croissante en poisson et limiter les conséquences de la surpêche. 
Cependant, l’intensification de certaines pratiques d’élevage a soulevé des questions environnementales et sanitaires (densité des poissons favorisant le développement de pathogènes, bien-être animal, utilisation d’antibiotiques, de pesticides, échappées de poissons d’élevage qui prolifèrent en milieu naturel, sourcing et qualité de l’alimentation des poissons : des espèces carnivores sont nourries avec du soja, …) auxquelles les autorités européennes, françaises et les acteurs de la filière eux-mêmes s’efforcent de répondre. [9, 10, 11]
De même que pour les autres types d’élevage, des labels existent pour garantir et développer les pratiques d’aquaculture plus durables, comme par exemples le « Label rouge », la « charte Aquaculture de nos régions », le label de l’« Aquaculture Stewardship Council » ou encore « Agriculture biologique ».

FAQ 2/10

En ce qui concerne le poisson sauvage, les faits montrent qu’une gestion rigoureuse de la pêche préserve les stocks et les écosystèmes [8]. Il est recommandé de consommer du poisson de saison pêché localement, ou issu d’une pêche industrielle plus durable, certifiée par exemple par le label français « pêche durable » ou le label international MSC, en évitant les pêches hors-UE.

FAQ 2/10 2

 

Sources

[1] ANSES, https://www.anses.fr/fr/content/poissons-et-produits-de-la-pêche-synthèse-des-recommandations-de-l’agence

 [2] Manger-Bouger https://www.mangerbouger.fr/l-essentiel/les-recommandations-sur-l-alimentation-l-activite-physique-et-la-sedentarite/aller-vers/aller-vers-les-poissons-gras-et-maigres-en-alternance

[3] PNNS4 https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnns4_2019-2023.pdf 

[4] FAO, the nutritional benefits of fish are unique, https://www.fao.org/in-action/globefish/fishery-information/resource-detail/en/c/338772/

[5] Amoussou, N., Marengo, M., Iko Afé, O.H. et al. Comparison of fatty acid profiles of two cultivated and wild marine fish from Mediterranean Sea. Aquacult Int 30, 1435– 1452 (2022).

[6] Cladis DP, Kleiner AC, Freiser HH, Santerre CR. Fatty acid profiles of commercially available finfish fillets in the United States. Lipids. 2014 Oct;49(10):1005-18.

[7] Garcia, A.G., Suárez, D.C., Li, J. et al. A comparison of microplastic contaminationin freshwater fish from natural and farmed sources. Environ Sci Pollut Res 28, 14488–14497 (2021). https://doi.org/10.1007/s11356-020-11605-2

[8] FAO, la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, https://www.fao.org/3/ca9231fr/CA9231FR.pdf

[9] Harald Bergland, Evgenii Burlakov, Pål Andreas Pedersen, John Wyller, Aquaculture, pollution and fishery - dynamics of marine industrial interactions, Ecological Complexity, Volume 43, 2020.

[10] Ministère de l’Économie et des finances https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/publications/juridiques/panorama-des-textes/Aquaculture

[11] Observatoire des aliments, https://observatoire-des-aliments.fr/qualite-dico/la-charte-aquaculture https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25108414/

[Rédigé par Nestlé Nutripro]